Projets en cours (2023-2024)
- Soutenance de thèse de Ph.D. à la Faculté de musique de l'Université de Montréal
- Article soumis et en production à la revue CIRCUIT, Discussions entre père et fils : portrait intime du compositeur et artiste multimédia Miodrag Lazarov Pashu
- Préparation à la soumission d'un article sur une étude de cas réalisée dans le cadre de mon doctorat
- Préparation des concerts-conférences, récitals et conférences pour la saison 2023-2024
Résumé de la thèse de Ph.D.
Rattachés à la tradition musicale occidentale savante, les travaux présentés dans cette thèse portent sur l’analyse de l’interprétation des œuvres de la période baroque (1600-1750) au piano. L’interprétation a été étudiée en lien avec deux compositions pour clavier seul : un extrait du dernier mouvement de la Partita en do mineur BWV 826 de J.S. Bach (1685-1750) et le Passepied GWV 325 de C. Graupner (1683-1760). Ces œuvres ont été jouées et enregistrées selon trois styles d’interprétation contrastants (romantique, moderne et rhétorique) dans le contexte de deux études expérimentales. L’étude auto-ethnographique a visé à développer un protocole d’analyse qualitative et quantitative de l’interprétation d’une œuvre de Bach selon les principes des trois styles. L’étude de cas a permis d’explorer la mise en pratique d’une méthode de travail pour le développement d’une démarche artistique informée et exploratoire en interprétation. Une approche mixte d’analyses qualitatives et quantitatives a été utilisée dans les deux études pour révéler les rapports entre différents types de paramètres d’exécution (dont les variations de tempo, l’articulation, la dynamique, la pédale ou l’expression) et les descriptions stylistiques (dont l’auto- explicitation des participants).
En s’appuyant sur une étude de l’interprétation de la musique baroque au 20e siècle, un pianiste a enregistré un extrait de la Partita en do mineur (BWV 826) selon trois esthétiques contrastantes (romantique, moderne, rhétorique). Le jeu du pianiste a été capté en format de données MIDI sur un piano Yamaha Disklavier DC7X. Une description verbale de chaque style a ensuite été obtenue suivant la technique de l’auto-explicitation réalisée par le pianiste. Les captations sonores de chaque extrait ont été présentées à une auditrice experte, spécialiste en enregistrement du piano, ce qui a permis d’obtenir une perspective externe sur les interprétations. Les analyses de l’étude auto- ethnographique ont montré une cohérence entre les descriptions stylistiques, l’auto-explicitation du pianiste, les évaluations qualitatives par l’auditrice externe et les données quantitatives relatives aux paramètres d’interprétation. Ces résultats suggèrent qu’une compréhension des principes d’interprétation aiderait à construire une interprétation dont les attributs paramétriques sont cohérents et conformes avec les postulats stylistiques de départ.
Ce protocole de recherche a été approfondi dans une étude de cas réalisée avec une pianiste- doctorante à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Des consignes écrites ont été envoyées à la participante et l’étude s’est déroulée en cinq étapes : interprétation de référence, analyse de la partition par accents immanents, analyse stylistique, interprétation selon les trois styles et interprétation idéale. Les analyses ont confirmé la cohérence entre les règles stylistiques, les propos et les paramètres quantitatifs extraits de la performance. Les rapports entre les paramètres de tempo et de l’interprétation ont été établis à l’aide d’une nouvelle technique de « quantification de la perception ». L’analyse qualitative a révélé un sentiment de liberté et de contrôle que la participante a éprouvé en créant son interprétation dans des conditions déterminées et fondées sur des règles.
Mots-clés : interprétation musicale, style, recherche-création, musicologie de l’interprétation, analyse qualitative, analyse quantitative, pédagogie instrumentale, piano, processus de création, J.S. Bach.